Attablé face à mon café je regarde la sortie du métro. Une foule compacte va et vient au gré des rames qui arrivent et qui repartent. L'escalier qui mène au coeur de la station, semblable à une cheminée dont le fourneau prendrait naissance sous terre, laisse échapper des bouffées d'hommes et de femmes dont les silhouettes pressées emplissent, le temps d'un instant, la place située aux pieds de l'église. Deux amoureux s'étreignent et s'embrassent devant le kiosque à journaux puis, se séparent.
- Elle - descend vers les quais comme happée inexorablement sous les profondeurs de la terre par un courant invisible.
-Lui - la regarde un moment s'enfoncer, hésite, tend la main et murmure un "à ce soir" qu'elle ne peut déjà plus entendre.
Peu à peu le jour se lève. La vie s'installe surgissant là où, l'instant d'avant, il n'y avait pas âme qui vive. C'est une journée ordinaire qui commence.
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